Le musée d’Histoire de la Société d’Histoire

Le musée d’Histoire de la Société d’Histoire

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

· Musées et Lieux

LE MUSÉE D'HISTOIRE DE LA SOCIÉTÉ D'HISTOIRE

Comme en France, en Martinique, la culture locale est valorisée et durant les premiers moments de balbutiements elle est mise en valeur par le milieu associatif.

LA CRÉATION D'UN MUSÉE D'HISTOIRE EN MARTINIQUE

En Martinique, ce n’est plus un notable qui souhaite monter un musée mais une association. Nous n’avons plus l’action d’une seule personne mais d’un groupe de personnes. Il s’agit de la Société d’Histoire de la Martinique. Cette société, qui a pour vocation de travailler et de diffuser l’Histoire antillaise, monte un musée, le Musée du Fort Saint-Louis, en 1956 [1]. La mise en scène est encore rudimentaire : les objets sont exposés dans des trois salles, certains dans des vitrines [2].

Cependant, il n’existe toujours pas d’ordre thématique et chronologique dans la mise en scène choisie. Cette carence muséographique est due à deux causes : premièrement, la muséologie et la muséographie ne sont pas encore érigées en sciences. Leur étude est encore aux balbutiements dans les années 1950. Secondement, le Musée du Fort Saint-Louis se trouve dans les locaux appartenant à la Marine française [3]. Les marges de manœuvre de la Société d’Histoire de la Martinique pour améliorer cette structure muséale, étaient ainsi assez limitées.

C’est le cas pour le Musée d’Histoire du Fort-Saint Louis. Il a été fondé par la Société d’Histoire de la Martinique, installée dans une partie du Fort. Elle a été inaugurée le 1er juillet 1956 [4]. Cette société a pour objet l’étude et la diffusion de toutes les questions intéressantes sur l’histoire antillaise et notamment l’impression et la réimpression des documents ou des ouvrages concernant l’histoire de la Martinique [5].

Son objectif premier est donc de donner accès à l’histoire antillaise, à la population locale (toutes couches sociales confondues), en amassant des documents historiques de toute part. Ceux-ci sont conservés et mis en relief dans le Musée du Fort Saint-Louis.

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Fort Saint-Louis_Article Musée d'Histoire de la Société d'Histoire, Crédits-photo, Mélody Moutamalle.

LA COMPOSITION DE L'ASSOCIATION DE LA SOCIÉTÉ D'HISTOIRE

L’association est composée de trois parties, vues par ce schéma :

Composition de l'Association_ Article Musée Société d'Histoire

Composition de l'Association_ Article Musée Société d'Histoire, Crédits-photo, Mélody Moutamalle.

Globalement, en s’appuyant sur le schéma ci-dessus, l’organisation de la Société d’Histoire est hétéroclite. En effet, celle-ci regroupe des "professionnels" appartenant au monde la culture locale telle que : Robert Rose-Rosette, fondateur du Musée de la Pagerie et le Père Pinchon, archéologue spécialisé en archéologie précolombienne et créateur du Musée du Séminaire-collège. Des élus politiques dont certains ont déjà soutenu des projets de musées comme : Aimé Césaire, Maire de Fort-de-France [6], Victor Sévère, ancien Député-Maire de Fort-de-France et Camille Petit (qui soutiendra quelques années après un autre projet musée) [7].

Au sein de cette organisation, il y a également des historiens comme Jacques Jeanpetit Roget, Emile Hayot et même le Président, René Cottrell. Notons que la Société d’Histoire possède des liens étroits avec l’univers des archives locales et nationales. Effectivement, le secrétaire, de cette dernière, est archiviste en chef de la Martinique et les directeurs des Archives nationales et des Archives de la France d’outre-mer font partis du comité de patronage.

En résumé, la Société d’Histoire est une association locale, constituée de politiques, de personnalités clés du monde patrimonial martiniquais et d’un réseau d’archivistes français pour acquérir d’autres documents historiques originaux et enrichir ainsi la collection du musée.

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Fort-Saint-Louis-3-580x387_edited : Retouchée par Mélody M.

L'AIDE DU CONSEIL GÉNÉRAL POUR LA SURVIE DU MUSÉE D'HISTOIRE

Les principales ressources de la Société se composent : des cotisations de ses membres, de revenus de tous ses biens de toute nature, de la vente de publications éditées par elle-même et des subventions qui peuvent lui être accordées par « le Département, les Communes et l’État » [8].
 

Concernant les subventions du Conseil général, il existe deux exemples concrets :

- Le premier est son don de 400 000 francs pour les premiers travaux d’installation du musée [9].

- Il fit un second don de 500 000 francs pour l’entretien du musée [10].

Ces aides financières montrent la volonté d’une institution publique de vouloir apporter son soutien à une association locale voulant, à tout prix, montrer et préserver l’histoire martiniquaise.

 

Malheureusement, ce musée a fermé ses portes car il se situe dans l’enceinte militaire et les visites de ce dernier ont été fortement compromises par le protocole contraignant.

BIBLIOGRAPHIE

  • BEGOT, Danielle, « Musées et politique patrimoniale des DOM antillais, l’exemple de la Martinique » in J. M BRETON (dir.), Patrimoines et tourisme alternatif : Afrique, Caraïbe, Amérique, Europe, Paris, Karthala-Crejeta, 2009, pp. 107-124.
  • Musée de la Société d’Histoire de la Martinique, installé au Fort Saint-Louis, Fort-de-France, Archives personnelles de G. H-R.
  • Copie, Statuts de l’Association, Archives personnelles de G. H-R.
  • Rapport de René Cottrell, Président de la Société d’Histoire de la Martinique au Directeur général des Musées de France, Georges Salles, 28/10/1957, Palais du Louvres, Pavillon Mollien, Paris, Archives personnelles de G. H-R.
  • Rapport du Président de la Société d’Histoire au Ministre de l’Education nationale ; S/C du Préfet de la Martinique, Archives personnelles de G. H-R.

NOTES

[1] BEGOT, Danielle, « Musées et politique patrimoniale des DOM antillais, l’exemple de la Martinique » in J. M BRETON (dir.), Patrimoines et tourisme alternatif : Afrique, Caraïbe, Amérique, Europe, Paris, Karthala-Crejeta, 2009, pp. 107-124, p. 108.
[2] Ibid, pp. 112-113.
[3 Ibid., p. 109.
[4] Musée de la Société d’Histoire de la Martinique, installé au Fort Saint-Louis, Fort-de-France, Archives personnelles de G. H-R.
[5] Copie, Statuts de l’Association, Archives personnelles de G. H-R.
[6] Aimé Césaire a réussi à faire accepter un projet-musée à la municipalité foyalaise dont Michel Leiris parle de son livre Contacts et civilisation en Martinique et en Guadeloupe.
[7] Dans les années 1930, Victor Sévère a appuyé le projet-musée de Théodore Baude, à savoir, de créer un musée colonial à Fort-de-France.
[8] Copie, Statuts de l’Association, Archives personnelles de G. H-R.
[9] Rapport de René Cottrell, Président de la Société d’Histoire de la Martinique au Directeur général des Musées de France, Georges Salles, 28/10/1957, Palais du Louvres, Pavillon Mollien, Paris, Archives personnelles de G. H-R.
[10] Rapport du Président de la Société d’Histoire au Ministre de l’Education nationale ; S/C du Préfet de la Martinique, Archives personnelles de G. H-R.